Problématique : En quoi cette fable possède une visée argumentative ?
I) La persuasion par les différents registres
1) Le registre comique
- hypocrisie : "- Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;
Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
Eh bien, manger moutons, canaille, sotte espèce,
Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur
En les croquant beaucoup d'honneur."
- différence entre la peccadille de l'âne : brouter l'herbe et la faute du lion qui a mangé " force mouton" : "L’âne vint à son tour et dit : J'ai souvenance
Qu'en un pré de Moines passant,
La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense
Quelque diable aussi me poussant,
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue."
- "Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !
Rien que la mort n'était capable"
2) Un comique néanmoins teinté de satire
- satire de la justice de l'époque : antiphrase : "de petits saints", "Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir."
- ton moqueur : "Sa peccadille fut jugée un cas pendable."
3) L'émergence du pathétique
- stigmatisation de l'âne qui est montré du doigt : "Ce pelé, ce galeux", "baudet"
- la seule fin possible : la mort : "Rien que la mort n'était capable"
II) Une peinture satirique de la "société" du XVII ème siècle
1) Satire de la cour à travers sa représentation sous la forme d'animaux
- La Fontaine dit ouvertement que les animaux représentent les hommes
- chaque animal représente des personnages de la cour avec des caractéristiques propres : Lion = Roi (il parle le plus), âne-renard = courtisans (flatteur, hypocrite), ...
2) Une critique de la justice
- distique final : parallélisme de construction : "Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir."
- tiers état = misérable = noir, puissant = blanc
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