jeudi 20 juillet 2017

Etude du roman : Too much, Ellen Potter

Introduction :

Le roman Too much écrit en 2006 par Ellen Potter a été traduit de l'anglais (américain) par Nathalie M.C Laverroux. Il raconte l'histoire d'une jeune fille orgueilleuse et capricieuse âgée d'onze ans et prénommée : Clara Frankofile, dont les parents tiennent le plus chic et stylé restaurant de New York : le " Too much ".
Elle seule a le pouvoir de sélectionner les clients et de les faire rétrograder du statut de Personne Importante à celui de Personne Sans Importance. Elle se liera d'amitié avec une jeune cambrioleuse : Annabelle et toutes deux réussiront à résoudre un étrange mystère vieux de plus deux siècles.
En lisant ce roman, nous ne pouvons nous empêcher de le rapprocher des Précieuses Ridicules de Molière car tous deux, bien qu'à plusieurs siècles de différence, se moquent de l'apparence que veulent se donner certaines personnes, ainsi tous deux font une critique du snobisme.

Tension dramatique :

Du point de vue du dévoilement des informations, j'ai trouvé le rythme assez lent. Au début du roman, beaucoup de personnages différents sont présentés mais sans qu'il y ait vraiment d'action. Puis le suspens commence à se faire ressentir et ce n'est qu'aux alentours du chapitre 13 que l'aventure va commencer, qu'il va y avoir véritablement de l'action à la James Bond avec les fameuses lunettes " VerrEspions". Il y a un cheminement qui va se faire et qui va amener Clara à résoudre une fantastique énigme mais qui va l'amener également à réfléchir sur elle-même car son petit cocon va en être complètement chamboulé.

Lisibilité/complexité :

Le récit est facile à lire cependant je le trouve quelque peu ennuyant en raison de la quantité de détails la plupart du temps inintéressants, ces détails n'apportent rien de plus au déroulement du roman. Les différents et nombreux personnages de ce roman ont des vies qui sortent de l'ordinaire, ont des comportements particuliers, ils sont tous plus caricaturaux les uns que les autres. Cependant, je dois reconnaître que tout cet univers est présenté avec un certain humour. Ainsi, nous découvrons Fiona Babbish, une jeune héritière ou bien une princesse thaïlandaise de 13 ans ou encore des personnages aux noms loufoques comme Prim Ledander et son amie Britney Fopah, il y a même un hypnothérapeute à mi-temps, Audrey une cuisinière qui ne prépare que de la soupe au restaurant “Too much” et encore une professeur de dessin complètement folle.

Réalisme et/ou vraissemblance :

Ce roman ne m'a pas spécialement plu mais je reconnais que l'auteur a su habilement mêler un thème toujours d'actualité qui est celui de la bêtise du paraître, du snobisme et le côté invraisemblable avec ces scènes complètement délirantes, fantastiques qui sont omniprésentes dans le roman. Par exemple, quand Clara rentre chez elle, au lieu de lire ou de faire ses devoirs comme pourrait le faire tout enfant ordinaire, eh bien elle choisit une des "pièces à thèmes" de son appartement : elle peut faire une ballade à la fête foraine et y manger une barbe à papa ou bien tremper ses pieds dans une mer artificielle ou bien encore s'amuser dans " l' arbre à grimper". Ellen Potter arrive à nous faire rêver, par s fantaisie débordante même si le personnage principal est un peu crispant.
Clara a la possibilité de réaliser des choses absolument délirantes et à côté de cela, Ellen Potter nous fait remarquer de Clara n'a jamais "pris le métro" ( car bien évidemment elle a plus l'habitude de prendre le taxi ), qu'elle n'a jamais "joué un tour à quelqu'un par téléphone", qu'elle ne "s'est jmais enduit les mains de colle pour pouvoir l'éplucher une fois séchée". Ces contrastes sont incroyables, il y a un monde qui la sépare de la vraie vie, elle vit comme dans une bulle.

Genre/Thème :

Les thèmes abordés dans le roman sont d'actualité : la question des apparences, le snobisme et ce thème éternel qui est le chagrin d'amour.
Le roman " Too Much" appartient au genre fantastique. Et même si l'histoire est complètement tirée par les cheveux, on se sent quand même pris par l’histoire, notre curiosité nous pousse à aller encore plus loin dans l'histoire, on a envie d'aller jusqu'à la fin du roman.

Style :

On ne peut pas dire que le récit soit remarquable du point de vue du niveau de langue car le vocabulaire est simple, même enfantin à certains moments. L'auteur a su quand même nous présenter tout cela avec une bonne dose d'humour. Le lecteur se moque de savoir si " le sandwich est préparé avec des rondelles de tomates fines comme du papier, sur du pain de levain " ou bien si Prim Ledander et Britney Fopah sont " dépourvues de sourcils".
Le fait d'utiliser des périphrases de la part de l'écrivain et donc cette accumulation de détails futiles met bien en évidence le caractère ridicule des personnages. Le côté comique se retrouve aussi bien dans leurs actions, leurs gestes, leurs caractères...

Caractère moral : 

Le thème de l'apparence, du snobisme qui va jusqu'au ridicule, l'insignifiance de tout ceci est traité ici de manière simple et froide; en effet, aucun sentiment ne ressort de ce texte, tout n'est qu'apparence, il y a beaucoup de froideur au niveau des rapports entre les personnages, aucune chaleur humaine. Ces personnages se sont créés un monde bien à eux, ils passent de Personne Importante à Personne sans Importance. Il n' y a que l'apparence qui importe,que ce que pensent les autres.

Originalité:

Nous pouvons reconnaître que l'histoire, bien que complètement folle, est très originale, Ellent Potter a su écrire son roman avec beaucoup de fantaisie. Mais, à mon avis, ce récit est peu être un peu trop original et le lecteur, que je suis, s'en lasse un peu.
La fin du roman m'a surpris car je ne m'attendais pas à une fin comme celle-là. Clara change radicalement  d'attitude, de comportement; elle, si orgueilleuse, souhaite être représentée " juste comme une petite fille ". A ce moment là, on se rend compte qu'elle a pris conscience de l'absurdité du monde qui l'entoure, elle se rend compte que tout cela n'est que duperie; tout cet univers qu'elle s'est créée ne représente pas la vraie vie.

Comparaison : 

Le rapprochement que nous pouvons faire est avec le livre Les Précieuses Ridicules de Molière qui, même s'il a été écrit avec plusieurs siècles de différence, est également une satire de la préciosité.

Conclusion :

Ce roman assez froid, fantaisiste nous entraîne dans un monde très superficiel, il me fait penser à un miroir grossissant de la bêtise des gens snobs. On ne peut toutefois s'empêcher de sourire en lisant ce livre...









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