lundi 30 octobre 2017

La France doit-elle rester dans la zone euro ?

Le 18 avril 1951 est signé le Traité de Paris, instituant la première communauté européenne nommée la CECA, soit la communauté européenne du charbon et de l’acier, c’est le début de l’Union Européenne. Depuis, l’Union a évolué  et quant à la zone euro, elle compte désormais au 1er janvier 2015, 19 États ayant adopté l’euro sur les 28 États membres.  Face à la crise qui a secoué l’Espagne, l’Irlande ou encore la Grèce, les arguments pour ou contre la sortie de l’euro vont bon train.
La zone euro peut-elle avoir un avenir en modifiant les règles qui la régissent?

L’argument majeur évoqué en France par le Front National pour la sortie de la zone euro c’est de permettre de dévaluer la monnaie nationale et de gagner en compétitivité par rapport aux autres pays concurrents. Cela aurait, dans ce cadre, des conséquences néfastes.
Pour l’économiste Thomas Coutrot, cette sortie serait « une fuite en avant dans la guerre économique qui oppose déjà les pays européens, chacun essayant de produire moins cher que son voisin », une des solutions exposée serait alors de réformer les politiques européennes au lieu de sortir de la zone euro.
De plus, le fait de dévaluer sa monnaie pour être plus compétitif au vu d’autres pays n’a pas un avenir certain car il n’existe aucune expérience de dévaluation qui ne se soit pas traduite par une politique d’austérité dont les salariés en sont les victimes.
L’appartenance à l’euro a l’avantage de préserver les pays des attaques spéculatives dont ils peuvent faire les frais car revenir à une monnaie nationale en France, pays qui enregistre d’importants déficits extérieurs, déclencherait directement une spéculation monétaire. Cette appartenance permet également des aides financières qui peuvent être débloquées par la Troïka, l’alliance de la Banque Centrale européenne, de la commission européenne et du fonds monétaire international, en vue de superviser des interventions de sauvetage. Ces dernières ont déjà eu lieu antérieurement dans les États membres tels la Grèce, l’Irlande, le Portugal et Chypre: lorsqu’ils ont été contraints de demander une aide financière.
En plus d’avoir une valeur sentimentale, l’euro promet une sécurité ainsi que des opportunités économiques pour les entreprises et les marchés. Les prix sont stabilisés par la Banque Centrale Européenne entraînant une présence renforcée de l’euro dans l’économie mondiale.
Ainsi, cette sortie ne serait pas sans conséquences pour les pays désireux de quitter l’europe.
La construction de la zone euro bien qu’ inachevée mérite un avenir meilleur : elle doit mettre en oeuvre et corriger ses fondements.
Dans un premier temps, la monnaie unique suppose une intégration fiscale, budgétaire et sociale. Elle pourrait tout d’abord œuver pour instaurer une politique industrielle ainsi que de rétablir l’équilibre entre les salaires et les prix du nord au sud de l’europe.  Il est désormais essentiel de relancer le processus d’intégration européenne sur des bases de solidarité ainsi que coopératives. Si elles ne sont pas mises en place, cela risquerait fortement de mettre en péril la zone euro : exemple avec les traités européens qui ont interdit la solidarité entre les États et qui a coûté cher à la Grèce. Ce traité a d'ailleurs été enfreint pour sauver la pérennité du système.
Dans un second temps, pour le cas de la Grèce, les décisions ont été prises à la légère sans même en connaître les impacts et les conséquences.
Si cela se reproduisait, il faudrait sûrement réfléchir au fait de laisser temporairement en dehors de la zone euro certains pays fragiles comme l’avait déjà évoqué l’économiste Hans-Werner Sinn au sujet de la Grèce en préconisant le maintien de sa propre monnaie afin de retrouver sa compétitivité en vue d’un retour dans l’union.
Enfin, s’inspirer de la théorie de Mundell concernant la zone monétaire optimale qui définit  dans quelles conditions une union monétaire va pouvoir contourner les effets considérés comme négatifs d’un taux de change fixe, tout en bénéficiant des gains apportés par la politique de l’union monétaire commune.

Pour conclure, un retour en arrière serait mauvais dans la mesure où notre économie s’inscrit dans un fastidieux mécanisme d’intégration. La zone euro semble avoir un avenir certain si elle base ses relations entre les pays de la zone sur des bases solides de coopération, l’établissement d’une politique industrielle et l’équilibre des prix entre les pays du sud et du nord. La zone euro doit poursuivre dans sa lancée visant à limiter la spéculation sur les dettes publiques. De plus elle est source de sécurité d'autant pour les salariés que d'opportunités pour les entreprise. Et pour finir s’inspirer de la théorie sur la zone monétaire optimale pour créer une Europe pérène.

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